La vulgarisation aboutit assez souvent à des savoirs distincts et nettement différents du savoir d’origine.

Dans le domaine des neurosciences, qui a bénéficié du renouveau des idéologies biologisantes en France depuis les années 1970, la théorie du cerveau reptilien s’est largement diffusée. Partant d’un cadre historique général, présenté dans Le Singe, le gène et le neurone (2013), la théorie selon laquelle l’Homme aurait une partie de son cerveau du même type que celui des reptiles s’est répandue.

Cette affirmation, qui n’est pas fondée scientifiquement, a été largement reprise et diffusée. Sébastien Lemerle (Université Paris Nanterre) montre avec les outils de la démarche sociologique que cela vient de contraintes, internes et externes, propres à la vulgarisation scientifique.

Lemerle S., Cerveau reptilien. Sur la popularité d'une erreur scientifique, Paris, CNRS éditions, 2021.