Revue philosophique

Stéphane Courtois définit le totalitarisme comme un système de pouvoir fondé sur le cumul de quatre monopoles par un parti unique :

- le monopole des compétences gouvernementales et administratives de l’État,
- le monopole, par ce même parti, de la diffusion et du contrôle d’une idéologie,
- le monopole sur les moyens de production et de distribution des biens économiques,
- le monopole de la violence à travers l'utilisation de la police, de l'armée et des services secrets.

Complémentairement, le gouvernement s'appuie sur la suppression de la propriété privée et, de façon plus fondamentale, sur l'indistinction entre l’espace public et la sphère privée.

Il impose une autre indistinction, celle entre l'idéologie et les autres domaines du savoir – philosophie, sciences, histoire, arts, etc. L'idéologie prônée a un côté messianique, il s'agit d'instituer une ère nouvelle, une nouvelle civilisation à vocation universelle, le surhomme. Le parti utilise la peur, voire la terreur de masse, comme moyen de gouvernement.

À l'occasion de sa biographie de Lénine, Stéphane Courtois montre que ce dernier a pensé, puis instauré un totalitarisme en Russie en s'opposant non seulement aux libéraux et aux démocrates, mais aussi à toutes les tendances socialistes.

Courtois S., Lénine, l'inventeur du totalitarisme, Paris, Éditions Perrin, 2017.

 

La conférence de Stéphane Courtois à l'Académie royale de Belgique en novembre 2017 pour présenter son ouvrage.