Revue philosophique

Du point de vue scientifique, le mot hasard désigne l’impossibilité de prévoir avec certitude un fait ; il est synonyme d’imprévisibilité (on parle de fait aléatoire). Cette imprévisibilité a des raisons différentes. 
- Ce peut être parce que les facteurs mis en jeu sont trop nombreux, ou ne sont pas mesurables avec précision.
- Un cas plus subtil apparaît lorsque la combinaison des facteurs (dans les systèmes complexes) tend vers l’infini, ou que l'évolution du système dépend de variations infimes (dans les états instables), ou encore lorsqu'une évolution autonome du système provoque des bifurcations importantes et irréversibles.
- Enfin, un fait peut dépendre de plusieurs occurrences également possibles ; il est alors intrinsèquement aléatoire. Selon le formalisme quantique, les particules élémentaires peuvent se trouver dans des états dans lesquels plusieurs de leurs paramètres (position, vitesse, polarisation) ne peuvent être précisés.

Le hasard n'invalide pas le déterminisme, il demande que l'on conçoive le déterminisme de manière assouplie. Admettre le hasard ne veut pas dire que le monde soit incohérent et chaotique, mais que la détermination existant dans tel domaine n'aboutit pas nécessairement à des états stables, exclusifs et parfaitement prévisibles. Devant des faits possibles mais imprévisibles, le calcul des probabilités permet d’indiquer des pourcentages pour quantifier les chances qu'ils se produisent.

Dans la vie courante lorsque des séries de faits indépendantes les unes des autres concourent à un événement remarquable, on parle de hasard. C'est l’intérêt porté à l'événement qui le fait qualifier ainsi, car des déterminismes divers interfèrent sans cesse dans notre environnement sans que nous y prêtions attention. Un événement lointain et sans conséquence ne fait pas parler de hasard, c’est seulement lorsqu’il interfère fortement avec nous que vient cette idée.