Écrit par : Patrick Juignet
Catégorie : Vocabulaire philosophique

Cognitif et cognition ont trait à la capacité à connaître. Ces termes neutres, sans présupposés substantialistes, sont d’un emploi facile, car ils présentent peu d’ambiguïté. Cognitif se dit aussi des disciplines qui ont l'ambition de connaitre (par opposition à normatif).

On peut rassembler sous le terme de cognition les capacités humaines d’intelligence, d’idéation, de langage, de calcul, d’invention, de jugement, de réflexion, de jugement, de raisonnement, de prise de décision. Ces capacités sont à l'origine des différentes formes de pensée et d'expression, ainsi que des conduites finalisées humaines. Une place particulière doit être faite à la représentation, c'est-à-dire à la capacité de présenter toute chose, en pensée ou en acte, indépendamment de la situation concrète.

Plus spécifiquement, la cognition a trait aux nombreux et divers processus de traitement de données, qui va des plus simples comme les perceptions, aux plus complexes comme la conceptualisation. Les processus en jeu sont très divers. Ils sont simples ou élaborés, rationnels ou irrationnels. Divers langages peuvent être utilisés (verbaux, imagés, mathématiques, etc..)

Cette définition de la cognition évite les présupposés matérialistes ou spiritualistes concernant l’activité humaine de connaissance. Elle suppose que cette activité est le fait de processus qualifiés de « cognitifs » qui ont des caractères communs et sont interactifs les uns avec les autres.

La cognition, selon la thèse du réductionnisme biologisant est générée par le niveau neurobiologique et, selon l'hypothèse spiritualiste-idéaliste, elle est attribuée à l'esprit qui constituerait une entité à part distincte du corps. Il est plus plausible, que les divers processus cognitifs, les nombreuses structures et fonctions cognitives, existent grâce à l'émergence d'un niveau d'organisation spécifique, le niveau cognitif et représentationnel. Cette dernière thèse est plus heuristique que la thèse réductionniste, car elle permet d’envisager une autonomie de la cognition humaine (qu'elle ne soit pas déterminée par autre chose qu'elle-même).